Pourquoi j’ai choisi le roadtrip en van en famille au Japon
Voyager en van au Japon avec des enfants a longtemps été un rêve pour moi. Le pays est réputé pour sa sécurité, sa propreté, son sens de l’organisation et ses paysages incroyablement variés. Associer la liberté du voyage en van à la découverte des villes futuristes comme Tokyo ou Osaka, des temples ancestraux de Kyoto ou Nara, et des villages traditionnels comme Shirakawa-go, me semblait être le compromis parfait entre aventure et confort familial.
Sur le plan pratique, le Japon est particulièrement adapté aux voyages en véhicule aménagé : nombreux parkings, aires de repos ultra-équipées (les fameux michino-eki), stations-service fréquentes et réseau routier de très bonne qualité. À cela s’ajoute une culture de l’hospitalité et du respect des règles, qui rend la conduite et la vie quotidienne en van assez sereines, même avec des enfants.
Cadre légal et documents indispensables pour conduire un van au Japon
Avant de réserver un van, je me suis penché sérieusement sur les obligations légales, car le Japon est très strict sur ces questions. Pour conduire légalement, il ne suffit pas toujours d’un simple permis international.
La base juridique repose notamment sur la Convention de Genève de 1949 sur la circulation routière. La France étant signataire, un conducteur français peut utiliser un permis de conduire international (PCI) conforme à cette convention, accompagné de son permis national en cours de validité. Cependant, certains loueurs japonais exigent en plus une traduction officielle.
Pour les pays non couverts par la Convention de Genève, la loi japonaise prévoit une reconnaissance limitée des permis étrangers, avec obligation de traduction par la Japan Automobile Federation (JAF), conformément aux dispositions du Road Traffic Act (道路交通法). Je recommande donc toujours de vérifier :
- Les conditions de votre pays d’origine sur le site de la Japan Automobile Federation (JAF).
- Les exigences spécifiques du loueur de véhicules (permis international + permis national + éventuelle traduction).
Pour voyager en famille, il faut aussi tenir compte de la réglementation japonaise sur la sécurité enfant. Le Road Traffic Act impose l’utilisation de systèmes de retenue adaptés pour les enfants de moins de 6 ans (article 71-3 du Road Traffic Act, version anglaise consultable via le site de la National Police Agency of Japan). Concrètement, cela signifie :
- Sièges auto adaptés à l’âge et au poids de l’enfant.
- Vérifier que le van loué dispose d’ancrages compatibles (ISO-FIX ou ceintures 3 points).
- Réserver à l’avance les sièges enfants auprès du loueur, car le stock est parfois limité.
Louer un van au Japon : types de véhicules et prestataires
Lorsque j’ai commencé à chercher un van au Japon, j’ai découvert un marché assez développé, avec plusieurs types de véhicules adaptés aux familles :
- Mini-vans compacts (type Toyota Hiace) : parfaits pour 2 à 3 personnes, manœuvrables en ville, consommation raisonnable.
- Campers familiaux : plus grands, souvent avec toit relevable, coin repas transformable en couchage, parfois douche extérieure.
- Kei-cars aménagés : petits véhicules ultra-compacts, idéaux pour un budget serré, mais à mon avis moins pratiques avec des enfants.
Plusieurs agences se sont spécialisées dans la location de vans pour voyageurs étrangers, avec sites en anglais (et parfois en français) et support client adapté :
- Agences locales spécialisées dans les camping-cars au départ de Tokyo, Osaka ou Sapporo.
- Plateformes de location de particuliers à particuliers, qui commencent à se développer au Japon.
Lors de ma réservation, l’offre que j’ai privilégiée incluait :
- Assurance avec réduction de franchise.
- Assistance téléphonique en anglais.
- Equipements de base : literie, ustensiles de cuisine, petit réfrigérateur, chauffage stationnaire (indispensable si l’on vise les régions montagneuses ou le Tohoku en mi-saison).
Exemple d’itinéraire : entre villes futuristes, temples ancestraux et villages traditionnels
Pour un premier roadtrip en famille, j’aime recommander un itinéraire en boucle sur 2 à 3 semaines, au départ de Tokyo, qui permet de combiner grandes villes, nature et villages typiques.
Tokyo : immersion dans la ville futuriste
Je commence généralement par récupérer le van après quelques jours à Tokyo, pour éviter d’avoir à gérer le véhicule dans une mégalopole dense et coûteuse en parking. Tokyo est une introduction spectaculaire à la modernité japonaise :
- Quartiers high-tech comme Shibuya, Shinjuku ou Akihabara.
- Ponts illuminés et vues futuristes depuis Odaiba.
- Parcs paisibles comme Ueno ou Shinjuku Gyoen pour souffler avec les enfants.
Hakone ou le Mont Fuji : nature et onsen
En quittant Tokyo, j’aime filer vers la région du Mont Fuji ou de Hakone. C’est une zone idéale pour un premier contact avec les onsen (sources chaudes) et des paysages plus nature :
- Points de vue sur le Mont Fuji (lac Kawaguchi notamment).
- Routes panoramiques, à parcourir tranquillement en van.
- Campsites et parkings aménagés, parfois situés près d’onsen familiaux.
Kyoto et Nara : temples, traditions et ambiance ancestrale
Ensuite, je mets souvent le cap vers Kyoto, que je considère comme un passage quasi obligatoire lors d’un roadtrip en van en famille au Japon. Pour gérer le stationnement, je privilégie des parkings en périphérie ou des campings, puis je me déplace en transports en commun dans la ville.
À Kyoto, j’aime particulièrement :
- Les temples emblématiques (Kiyomizu-dera, Kinkaku-ji, Ginkaku-ji).
- Les balades dans le quartier de Gion et les ruelles historiques de Higashiyama.
- Les visites plus ludiques pour les enfants, comme le Fushimi Inari Taisha avec ses milliers de torii vermillon.
Nara, accessible en une journée depuis Kyoto, permet de découvrir :
- Le grand Bouddha du Todaiji.
- Les daims en semi-liberté dans le parc, qui fascinent les enfants.
Alpes japonaises et villages traditionnels
Pour retrouver des ambiances de montagne et des villages préservés, je poursuis souvent vers les Alpes japonaises. Takayama est une étape que j’apprécie pour son centre historique bien conservé et son atmosphère tranquille.
Puis je prends la route vers les villages traditionnels de Shirakawa-go ou Gokayama, célèbres pour leurs maisons au toit de chaume gassho-zukuri. S’y rendre en van est un vrai plaisir, avec des paysages de rizières, de forêts et de montagnes.
Retour vers Tokyo par la côte ou par Kanazawa
Pour le retour, j’aime faire un détour par Kanazawa, connue pour son jardin Kenroku-en, l’un des plus beaux du Japon, et ses quartiers de geishas moins fréquentés qu’à Kyoto. Ensuite, je remonte vers Tokyo par la côte ou par l’intérieur des terres, en fonction de la saison et de la météo.
Où dormir en van au Japon : parkings, michi-no-eki et campings
La question de l’hébergement en van au Japon est un sujet à bien préparer. Contrairement à certains pays, le camping sauvage est en principe encadré par différents textes : lois locales, règlements municipaux et règles de propriété privée. Il est donc important de respecter les indications de stationnement et les panneaux spécifiques.
En pratique, je m’appuie sur plusieurs options légales et tolérées :
- Michi-no-eki (道の駅) : aires routières officielles, souvent gratuites, avec toilettes propres, parfois douches, restaurants, boutiques de produits locaux. Elles sont prévues pour le repos des conducteurs, et de nombreux voyageurs en van y dorment une nuit, dans le respect des lieux.
- Campings officiels : parfois appelés auto-camps, ils proposent emplacements, douches, parfois onsen, aire de jeux pour enfants. Idéal pour faire une vraie pause.
- Parkings payants : dans certaines zones urbaines, il est possible de dormir dans le van sur un parking, à condition que cela ne soit pas explicitement interdit. Je vérifie toujours les panneaux et les conditions d’utilisation.
Je veille également à respecter les règles de bon sens :
- Pas de déballage de tables et chaises sur un simple parking si ce n’est pas prévu à cet effet.
- Pas de bruit la nuit, surtout dans les zones résidentielles.
- Gestion rigoureuse des déchets, en utilisant les points de tri locaux.
Conduire au Japon : spécificités et sécurité en famille
La conduite au Japon se fait à gauche, ce qui demande un petit temps d’adaptation. En famille, j’essaie de limiter les longues étapes et de garder un rythme raisonnable.
Les points qui m’ont marqué :
- La grande discipline des conducteurs japonais, qui respectent en général les limitations de vitesse et les règles de circulation.
- La signalisation claire, souvent en japonais et en anglais sur les grands axes.
- Le réseau d’autoroutes payantes, avec péages (ETC) pouvant représenter un budget conséquent, mais permettant de gagner beaucoup de temps.
Sur le plan légal, je fais toujours attention à :
- Respecter scrupuleusement les limitations de vitesse (législation issue du Road Traffic Act et de ses règlements d’application).
- Ne pas utiliser le téléphone au volant, strictement encadré par la loi.
- Ne jamais boire d’alcool avant de conduire : la tolérance est proche de zéro, avec des sanctions très lourdes.
Vie quotidienne en van au Japon avec des enfants
Ce que j’apprécie particulièrement au Japon, c’est la facilité pour gérer le quotidien en van :
- Sanitaires : les toilettes publiques sont nombreuses, propres, souvent gratuites. Dans les michi-no-eki et gares, c’est un vrai confort.
- Ravitaillement : les konbini (Lawson, FamilyMart, 7-Eleven) ouvrent 24h/24, avec de quoi se dépanner pour les repas, les snacks, l’eau, les produits d’hygiène.
- Onsen et sento : ces bains publics permettent de se laver et de se détendre. Certaines installations sont adaptées aux familles, avec horaires plus souples et zones mixtes.
Avec des enfants, j’essaie d’alterner :
- Journées de route raisonnables (2–3 heures de conduite) avec plusieurs pauses.
- Activités ludiques (parcs, musées interactifs, aquariums) entre deux visites plus culturelles.
- Nuits plus confortables en camping de temps en temps, pour profiter de douches, laver le linge et laisser les enfants jouer librement.
Budget et bonnes pratiques pour optimiser son roadtrip en van
Sur un plan financier, un roadtrip en van en famille au Japon n’est pas forcément moins cher qu’un voyage en train + hôtels, mais il offre une grande flexibilité et des expériences uniques. Dans mon cas, les postes principaux de dépenses sont :
- Location du van : plus on part longtemps, plus le tarif journalier peut baisser.
- Carburant et péages : les autoroutes japonaises sont coûteuses, mais le réseau secondaire peut être une alternative, au prix de temps de trajet plus longs.
- Parkings, campings et michi-no-eki : les michi-no-eki sont souvent gratuits, les campings payants mais abordables pour la qualité des services.
- Repas : en cuisinant dans le van et en mixant supermarchés, konbini et petits restaurants locaux, j’arrive à maîtriser ce budget.
Pour optimiser ce type de voyage, je conseille :
- De vérifier les dernières informations réglementaires (permis, sécurité enfant, conduite) sur les sites officiels comme la JAF et la National Police Agency.
- De réserver le van plusieurs mois à l’avance, surtout en haute saison (printemps pour les sakura, automne pour les érables).
- De préparer une trame d’itinéraire flexible, en laissant de la place aux imprévus et aux découvertes spontanées.
En tant que voyageur et parent, je trouve que le roadtrip en van en famille au Japon offre un équilibre rare entre immersion culturelle, confort et liberté. Entre les villes futuristes, les temples ancestraux et les villages traditionnels, chaque journée apporte son lot de contrastes, tout en restant portée par un cadre légal clair et une organisation exemplaire qui rassurent lorsque l’on voyage avec des enfants.
