Préparer un roadtrip en Géorgie : ce qu’il faut savoir avant de partir
Lorsque j’ai décidé de partir à la découverte de la Géorgie, ce petit pays niché entre Europe et Asie, j’étais loin d’imaginer la diversité de paysages et la richesse culturelle que j’allais rencontrer. Organiser un roadtrip en Géorgie demande un minimum de préparation, mais les formalités sont simples. Pour les ressortissants de l’Union européenne, aucun visa n’est requis pour un séjour de moins d’un an (Ministère des Affaires Étrangères de Géorgie).
J’ai atterri à Tbilissi, la capitale, où je loue une voiture adaptée aux routes de montagne. Les infrastructures routières principales sont correctes, bien que certaines routes secondaires, notamment dans le Caucase, nécessitent un véhicule tout terrain. Mon permis de conduire français est suffisant pour louer un véhicule (conformément à la réglementation européenne et aux accords bilatéraux).
Tbilissi : une capitale entre Orient et Occident
Mon roadtrip commence donc à Tbilissi, une ville vibrante où l’architecture traditionnelle géorgienne cohabite avec des constructions modernes. En me promenant dans les rues pavées de la vieille ville, j’ai découvert des balcons colorés, des bains sulfureux orientaux (notamment ceux d’Abanotubani), et une gastronomie fascinante. Les khinkali (raviolis farcis), le khachapuri (pain au fromage) et le vin géorgien font partie intégrante de l’expérience.
Je recommande vivement de visiter la cathédrale de Sameba, monument emblématique de la ville, ainsi que la forteresse de Narikala, accessible par téléphérique et offrant une splendide vue sur la ville. Tbilissi est aussi une excellente introduction à l’hospitalité géorgienne : les habitants sont chaleureux, toujours prêts à entamer une conversation ou proposer leur aide.
La route militaire géorgienne vers Kazbegi
En quittant Tbilissi pour me diriger vers le nord, j’emprunte la célèbre route militaire géorgienne, l’un des itinéraires les plus spectaculaires du pays. Cette route historique traverse les montagnes du Grand Caucase et relie la Géorgie à la Russie. Les paysages deviennent rapidement plus montagneux et époustouflants.
Je fais escale à Ananuri, un complexe de forteresses et d’églises médiévales surplombant le réservoir de Zhinvali. Je poursuis vers Gudauri, une station de ski populaire en hiver, pour enfin arriver à Stepantsminda (anciennement Kazbegi). Là, la montagne Kazbek (5047 mètres) domine le paysage. J’effectue une randonnée jusqu’à l’église de la Trinité de Guergueti, perchée sur une colline face à la montagne. Cette image reste aujourd’hui l’une des plus marquantes de mon voyage.
Le Caucase géorgien : Svanétie et Touchétie
Pour une immersion plus profonde dans le Caucase, je prends la direction de la Svanétie, au nord-ouest du pays. Cette région est célèbre pour ses villages perchés comme Mestia et Ushguli, ses tours de défense médiévales et ses traditions préservées. Accéder à Ushguli n’est pas chose aisée : la route, parfois difficile, nécessite un 4×4 et une bonne dose de patience. Mais les paysages de hautes montagnes et de prairies fleuries font largement oublier les tracas du trajet.
À l’est, la Touchétie offre un autre visage du Caucase. Moins touristique, cette région est un vrai trésor pour les amateurs de randonnée et d’aventure. Les villages comme Omalo ou Dartlo conservent une forte identité et un héritage païen-catholique unique. La route qui y mène, l’un des chemins carrossables les plus dangereux au monde selon beaucoup, n’ouvre qu’en été à cause des conditions climatiques extrêmes.
Monastères et spiritualité : immersion en Kakhétie
Mon périple m’a également mené vers l’est du pays, dans la région viticole de Kakhétie. Là, j’ai découvert deux des trésors majeurs du patrimoine spirituel géorgien : les monastères de David Gareja et d’Alaverdi. Le monastère de David Gareja, en partie taillé dans la roche, se situe à la frontière de l’Azerbaïdjan. C’est un lieu hors du temps, que je recommande de visiter au coucher du soleil pour en saisir toute la beauté mystique.
Plus au nord, à Telavi, j’ai goûté aux meilleurs crus géorgiens produits selon la méthode traditionnelle de vinification en qvevri (grande jarre en argile enfouie dans le sol). La Kakhétie incarne la douceur de vivre géorgienne, entre monastères, collines verdoyantes et grandes tablées accueillantes.
Culture et folklore entre Imereti et Kartli
En traversant les régions de Kartli (cœur historique du pays) et d’Imereti, j’ai mieux compris l’importance du passé soviétique sur la Géorgie contemporaine. À Gori, j’ai visité le musée Joseph Staline, assez controversé, mais incontournable pour saisir certains aspects de l’identité nationale. Non loin se trouve le site archéologique d’Uplistsikhé, une ville troglodyte ancienne que j’ai adoré explorer, surtout pour sa spectaculaire vue sur la plaine du Kartli.
En Imereti, Kutaisi m’a enchanté par sa cathédrale de Bagrati, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO (même si son statut a été remis en question suite à des travaux de restauration discutables). C’est également d’ici que l’on peut accéder à la grotte de Prométhée et au canyon d’Okatse, parfaits pour les amateurs de nature.
Vivre la Géorgie autrement : hospitalité, traditions et cuisine
Ce que je retiens surtout de la Géorgie, au-delà de la beauté naturelle et du patrimoine architectural, c’est l’extraordinaire hospitalité de ses habitants. Partout où je suis allé, j’ai été invité à partager le repas, le vin, et la conversation. La tradition des “supras”, ces banquets où les toasts se succèdent, m’a particulièrement marqué. Les Géorgiens y expriment leur amour pour la vie, leurs ancêtres et la paix avec une éloquence touchante.
- Les plats incontournables : khinkali, khachapuri, lobio (haricots), badrijani (aubergines aux noix)
- Les vins à découvrir : saperavi (rouge), rkatsiteli (blanc) et amber wine (vin orange traditionnel)
- Les expériences à ne pas manquer : dormir chez l’habitant (guesthouse), assister à un concert de polyphonie géorgienne, se baigner dans une source thermale naturelle
Un roadtrip en Géorgie est une aventure humaine et sensorielle. Le pays est encore épargné par le tourisme de masse, ce qui le rend d’autant plus authentique. Je recommande cette destination à tous ceux qui cherchent à voyager différemment, à prendre leur temps, à admirer des paysages grandioses et à rencontrer des gens profondément chaleureux. La Géorgie est un joyau caché, et parcourir ses routes est une invitation au voyage dans toute sa dimension culturelle, historique et humaine.